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De l'accessibilité à l'inclusion, repenser nos villes pour tous

Sommaire :

Comment gérer l'inclusion au sein d'une ville ?

Vous aussi vous entendez le terme « inclusion » à longueur de journée ? Oui ? Eh bien, c’est bien parce que c’est une grande préoccupation sociétale de 2023.

L’inclusivité se définit comme la volonté d'accueillir toutes les personnes sur son territoire, y compris les publics fragilisés ayant besoin d'une attention particulière comme par les personnes sans domicile fixe, en situation de handicap, en grande précarité... Dans notre société actuelle, l’innovation doit aussi être sociale sont afin de mieux prendre en compte ces préoccupations. Cette innovation provoque ainsi une évolution de nos territoires et de leurs infrastructures.

La ville inclusive a pour objectif de répondre aux besoins de sa population. Chacun dispose des mêmes droits et doit pour accéder aux services publics. Ainsi, elle se veut facilitatrice dans l’accès à ces services essentiels pour tous. Elle encourage également l’implication des citoyens et de toutes ses parties prenantes dans son fonctionnement.

Culture, information, mobilité, transport, accès au logement ou encore droit à l’emploi… une ville inclusive est une ville engagée sur divers domaines.


On a tous le droit d'avoir un toit

La ville inclusive répond aux besoins primaires de l’humain. L’accessibilité au logement est primordiale, elle fait partie de la convention des droits de l’homme.

Conformément à la loi, chaque ville est dotée de logements sociaux. Ces derniers permettent de loger les familles qui ont des revenus trop faibles pour se trouver un logement privé. La politique en matière de logement social vise aussi à favoriser la mixité sociale dans les quartiers et à réduire les inégalités territoriales. Enfin, elle participe au logement ou au relogement de personnes en situation d’hébergement ou de grande précarité.

Au-delàs des logements sociaux, dits HLM, il y a certaines personnes, en grande précarité, qui ont recours à l’hébergement d’urgence. Ainsi, elles sont redirigées vers des centres d’hébergement pour les sans-abris ce qui leur permet de passer la nuit au chaud, et d’avoir un accès sanitaire.

Pour aller plus loin, des villes ont innové. Dans le golf du Morbihan, des sans-abris bâtissent leur « tiny house » ! Encadrés par des éducateurs sociaux, ils manient la disqueuse et le marteau pour construire leur propre logement. Roulotte d’environ 20m², avec douche, toilette, cuisine, elles sont réalisées à partir de matériaux recyclés et naturels.

On a tous le droit d'avoir un toit

Une autre innovation a vu le jour dans la ville de Vienne : la Maison des générations. C’est un immeuble, où l’ambiance est inspirée de la vie en communauté et des échanges intergénérationnels. La ville de Vienne parle « d’accord destiné aux plus de 50 ans et aux plus jeunes pour vivre ensemble ». Différentes générations vivent dans le même bâtiment, les appartements sont minimalistes, les habitants s’installent pour l’ambiance, pas pour le matériel. Chacun à son propre appartement de 2 pièces, puis ils ont des pièces communes. La maison des générations regorge d’avantages : des loyers moins onéreux, une proximité avec l’humanité, les plus jeunes mobilisent leur force et leur dynamique, tandis que les plus âgés cadrent et apportent sérénité.

Tiers-lieu innovant de partage et d’avenir, la ville d’Annemasse défend la conviction que les personnes sans-abris ont besoin d’un lieu où elles puissent rester dans la durée et tisser des liens avec les autres pour pouvoir rebondir et penser à leur futur. C’est ainsi qu’elle met à disposition un large choix de transports en communs, (train, tram, bus, voie verte..) pour permettre à chacun de se déplacer librement.

La mobilité, facteur clé d'inclusion

Pouvoir se déplacer est une liberté individuelle. Tous les citoyens doivent pouvoir y accéder facilement. Cependant, une étude de l’Ifop pour AFP France handicap, évoque que 67% des personnes en situations de handicap rencontrent des difficultés récurrentes d’accessibilité quand ils se déplacent. Etroitesse des trottoirs, omniprésence des voitures, vélos imprudents… Près de 3 personnes en situation de handicap sur 4 sont insatisfaites. Une ville inclusive permet l’autonomie à tous c’est pourquoi les collectivités œuvrent pour faciliter le déplacement des personnes :

- Gérer les déplacements dans la commune : marquage au sol, éclairage, voiries, cheminements, feux sonores, passages piétons en relief...

- Maintenir un nombre suffisant de stationnements adaptés pour les transports individuels

- Elaborer des espaces piétons, sécuriser les abords des écoles et endroits de passage

- Inclure du matériel adapté dans les transports en commun, aménager les arrêts, création de rampes, de pentes douces ou d’ascenseurs

Se loger, se déplacer, sont les besoins primaires auxquels la ville inclusive répond. Mais pas que… Elle permet aussi aux minorités d’avoir l’accès à l’information.

La mobilité, facteur clé d'inclusion

La culture pour tous

L’agglomération d’Annemasse met à disposition des conseillers numériques, organise des ateliers et permet l’accès à des ordinateurs en libre-service de manière gratuite pour ses habitants. Grâce à ces outils, les citoyens peuvent plus facilement gérer les démarches administratives. Pour en savoir plus, cliquez ici.  

Il est aussi important de sensibiliser au maximum les acteurs de la ville (travailleurs sociaux, éducatifs, tissus associatif) à la thématique de l’inclusion pour qu’eux puissent transmettre l’information de la bonne manière. Par exemple, via des campagnes d’affichage, des spectacles, ou encore l’organisation de réunions d’informations...

Rendre la culture plus accessible aux citoyens est aussi un des enjeux des villes inclusives. Expositions et spectacles gratuits, plus immersifs, audio-guidés ou sensoriels, ils sont autant de nouvelles manières de penser la culture pour tous. L’art sort ainsi des musées pour se fondre dans les décors du quotidien : gares, rues, façades, exemples de cet engagement.

La bulle d’Annemasse est un tiers-lieu innovant, on le caractérise comme une hybridation entre médiathèque, ludothèque et espace citoyen. Dans la bulle d’Annemasse, on peut regarder la télévision, lire, surfer sur le web… Un endroit chaleureux où l'on vient se ressourcer et rêver. Il est ouvert à tous et facilite l’échange entre les individus. Si vous y allez par curiosité, vous tomberez certainement sur une personne âgée qui vous racontera des histoires ou encore sur un enfant qui vous expliquera son amour pour les jeux vidéo.

Pour que les personnes en situation de handicap puissent accéder au sport, les villes proposent des cours de handisports. Les clubs de sport inclusifs permettent aux citoyens de se maintenir en bonne santé. A l’horizon 2024, la Fédération française du Handicap devrait avoir formé 3 000 clubs sportifs à l’accueil des pratiquants en situation de handicap. Un bel exemple local :  l'encadrement Handivoile proposé par la base nautique de Sciez, permet de naviguer sur le lac Léman.

En améliorant l’accès à l’information, à la culture et aux loisirs, la ville inclusive permet à chacun de s’épanouir dans une ambiance sociale et solidaire.

Une ville pour tous les genres

Le dernier volet à anticiper est celui de l'égalité des genres. Quels que soient leur sexe, leur genre, ou leur orientation sexuelle, tous les membres de la société ont la possibilité de participer pleinement à la vie économique, politique et sociale de la ville.

L’égalité femme-homme signifie qu'elles ont accès aux mêmes emplois, aux mêmes services et aux mêmes ressources que les hommes, sans être confrontées à des obstacles liés à leur genre.

Une ville inclusive prend également en compte les différences de genre dans la planification et la conception de ses espaces publics. Par exemple, elle peut créer des espaces de jeu pour enfants qui ne soient pas genrés, afin que les filles et les garçons puissent jouer ensemble et développer des compétences sociales importantes dès leur plus jeune âge. Elle peut également aménager des trottoirs et des rues pour les rendre plus sûrs et plus accueillants pour les femmes, qui peuvent être plus vulnérables aux violences urbaines.

D’après une étude de l'Institut national d'études démographiques ; Sur un échantillon de femmes entre 20 et 69 ans, 20% d'entre elles ont déclaré avoir subi des interpellations et sifflements, 8% ont déclaré avoir subi des violences plus graves, comme des violences physiques ou sexuelles, 3% ont été suivies avec insistance, tandis que 1% ont été frappées ou secouées brutalement.

Une ville pour tous les genres

Ainsi, les villes inclusives disposent de centres d’aide pour les femmes victimes de violence, des foyers d’accueil pour les femmes en situation précaire ayant des enfants… Par exemple, la ville de Lyon et l’association VIFFIL (Violences Intra Familiales Femmes Informations Libertés), qui a mis en place des permanences qui offrent, dans l'anonymat, un accueil et une écoute pour celles qui connaissent et vivent la violence conjugale et aussi pour celles qui craignent son émergence. Dans le même thème, la ville de Vienne a mis en place un endroit éphémère de consultation pour les femmes, qui est devenu un endroit apprécié de tous, où les habitants venaient se regrouper. Aujourd’hui, les femmes viennent faire des chants, du théâtre, des représentations artistiques… C’est un lieu de vie à part entière.

Les villes inclusives sont aussi sensibles aux noms des rues/allées/avenues et stations de métro. En France, seulement 6% des rues portent le nom d’une femme (selon une étude datant de 2016). L’objectif est de faire augmenter ce taux, comme l’a fait Nantes, par exemple. Constatant qu’il y avait, 1.000 noms d’hommes et seulement 100 noms de femmes, la mairie a lancé un atelier citoyen en partant du principe qu’il est important, pour l’égalité réelle, de donner aux enfants la possibilité de s’identifier, grâce à une plaque, à une grande figure féminine française ou étrangère. Aicha Bassart, élue de la ville a ainsi reçu plus de 500 noms de grandes figures féminines, et en a finalement retenu 380. Aujourd’hui, Nantes continue de piocher dans ce vivier pour nommer les nouvelles places, écoles et lieux publiques.

Enfin, une ville inclusive encourage une participation équitable des femmes et des hommes à la prise de décision, en veillant à ce que les femmes soient représentées à tous les niveaux de la gouvernance. 

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